Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE TOUR DAVID
11 décembre 2013

A LA DECOUVERTE DE...VERDUN

DSC_0018

 

 

 

 

 "Avant de me rendre à Verdun le weekend dernier, je pensai que la première guerre mondiale était horrible. Et bien non, c'était pire."

 

 

Après Lyon, puis Chalon sur Saone, Strasbourg, et Nancy, j'arrive à Verdun.

Mon arrivée commenca sous le flash d'un radar automatique...rrgghh. 

La route est bordée de mémoriaux rendant hommage aux soldats tombés un peu partout dans la région.

Je m'arrête dans le cimetière militaire de Flirey.

Ici reposent 4379 Français morts pour la France, ainsi que 28 alliés.

 

Il y a également un ossuraire, c'est à dire un endroit où furent entreposés sous la terre des ossements de 1721 soldats dont leurs identités n'ont pas pu se faire.

DSC_9894  DSC_9897

C'est avec un sentiment de respect que j'entre dans cette espace où des soldats sont tombés au front.

Dans les bois qui entourent ce cimetière militaire, rien n'est plat.

Lorsque les Allemands se replièrent après une offensive Française en septembre 1914, ils formèrent des tranchées. C'est la guerre de positions.

 DSC_9900DSC_9898

 

Ici à gauche, des sépultures de soldats inconnus.

Je quitte ces bois pour gagner la ville de Verdun, emblème de la Grande Guerre.

Rappelons que le 21 Février 1916 à Verdun, le plus important bombardement de l'Histoire de la guerre fut autour de cette ville. Durant 10 heures, plus de 2 millions d'obus sont tombés.

 

Imaginer plus de 3000 obus qui tombent par minute, pendant 10 heures.

Imaginer le souffle, le bruit, des prairies qui deviennent une terre de désolation, un monde se tombe dans l'enfer. Et au milieu des hommes.

Avant d'aller plus loin, c'est la mémoire de ces hommes, femmes, ces enfants que je mets en avant. La mémoire de ces 9 millions de morts.

J'ai vadrouillé -extra et -intra muros durant mon séjour à Verdun.

Je commencerai par vous montrer cette jolie ville, j'aimerai dire "gros village".

20131208_163553

DSC_9902

 

A ma gauche, c'est un monument de la ville, la Porte Chaussée. Edifiée au 16ème siècle pour défendre la ville face à la "chaussée de l'Est", les convoits pour le front passaient sous sa voûte.

A droite, c'est une vue panoramique qu'offre le Palais Episcopal.

C'est aussi dans ce palais Episcopal (ci dessous que contient le Centre Mondial de la Paix. Egalement une belle exposition temporaire sur la guerre au Mali (opération Serval en 2013).

 Mais je m'attendais avec un nom aussi prometteur à des Colombes et des Nations Unies partout, mais non.

DSC_9905

 

 

 

 

 

 

 

En contrebas, j'ai visité dans l'obscurité la citadelle souterraine.

Au dessus une abbaye dont la première pierre remonte à l'an 952. En dessous, une "fourmilière".Elle abritait divers services pour les soldats.

Ainsi sur les 7 kilomètres de long de galleries, à 16 mètres de profondeur, je visite une partie d'entre elles à bord d'une machine auto-guidée. Une vingtaine de minutes dans le froid, il doit faire à peine 10°C. Durant la Grande Guerre, plus de 2000 soldats se refugiés au milieu des cuisines, d'une infirmerie, de magasins de munitions et de poudre. Elle fut une place logisitique dans Verdun. Il y a aussi une boulangerie qui fonctionna jour et nuit, et plus de 41 000 rations de pains étaient fabriqués.

Symbolisant la résistance d'une nation entière, la citadelle souterraine accueille le 13 septembre 1916 une cérémonie en présences de personnages politiques et militaires de l'Armée Française et aussi des alliés. Le président PoinCarré remet 8 médailles honorifiques aux représentants de la ville de Verdun. Aujourd'hui encore, avec 26 médailles, Verdun est la ville la plus décorée de France.

Sur la route de Douaumont, il y a le cimetière militaire de Verdun "Faubourg Pavé". 5 095 corps reposent. Certains étaient sous le commandement du général Pétain en février 1916. "Le vainqueur de Verdun" sera élevé au rang de Maréchal de France, pour le sens de l'organisation et le charisme de l'homme. Mais c'est aussi le même homme qui sera à la tête de "L'Etat Français" après l'armistice de 1940. Il déplacera le gouvernement en zone libre, à Vichy (d'où le nom du "gouvernement de Vichy").

cimetière militaire de Verdun Faubourg Pavé

Au milieu, un mat hissant les couleurs de notre pays. Autour, 7 corps et une histoire.

Il faut revenir le 2 novembre 1920, où les députés à l'unanimité ont adoptés un projet de loi ayant pour objet : "ordonner la translation à Paris et le dépôt des restes d'un soldat inconnu mort pour la France". Et le lieu fut choisi en même temps, c'est l'Arc de Triomphe.

 

 

LE CHOIX DU SOLDAT INCONNU

Le lendemain, le ministre des Pensions et de la guerre Mr André Maginot (qui fut l'auteur de la Ligne Maginot pour le renforcement des frontières après la Grande Guerre) fait connaître les directives aux neuf secteurs de l'ancien front. Ainsi en Alsace, Flandres, Artois, Somme, Marne, Chemin des Dames, Verdun, Champagne et en Lorraine, un corps d'un soldat Français mais dont l'identité n'a pas été possible fut exhumé. Ils seront regroupés à la citadelle Souterraine (voir ci dessus) mais seulement 8 cerceuils y rentreront. La neuvième dépouille soulève trop d'interrogations et son entrée y sera refusée.

A 15h, le 10 Novembre 1920, se déroule la cérémonie à la Citadelle souterraine de Verdun, en présence d'André Maginot. Ce dernier tendra un bouquet de fleurs à Auguste Thin, jeune caporale du 132ème Régiment désigné la veille pour choisir le soldat inconnu. Maginot prononca alors ces paroles:

"Soldat, vous allez déposer ce bouquet sur l'un des 8 cerceuils, il sera alors le solat inconnu [...]. C'est le suprême hommage, et qui n'est pas trop grand, lorsqu'il s'agit de celui dont le sacrifice anonyme et le courage surhumain ont sauvé la Patrie, le Droit et la Liberté"

soldat-inconnu_scalewidth_630

Le jeune caporal s'arrête sur le 6ème cerceuil. Il explique son choix en affirmant qu'il a voulu rendre hommage à son régiment (le 132ème), en faisant le calcul 1+3+2=6. Dès lors, ce soldat est l'homme reposant sous l'Arc de Triomphe sous un drapeau Français. Et les 7 autres corps sont enterrés (à nouveau) dans le cimetière à Verdun, autour du mat, sous le drapeau tricolore.

 

 

 

 

 

Reprenant la voiture, je m'éloigne à une dizaine de kilomètres de Verdun. Certains paysages ne pouvant plus être destinés à la culture, ils ont été reboisés.

Au milieu des bois, des mémoriaux.

Ici celui au Ministre de la Guerre et des Pensions, André Maginot.

DSC_9913 DSC_9915

Ci dessous, le mémorial de Verdun. Fermé pour rénovation jusqu'en 2015.

Réeouverture prévue pour les célébrations du centenaire de la Grande Guerre.

DSC_9916

Fleury devant Douaumont. Village dont il ne reste plus rien hormis les cratères des explosions d’obus. Ce village qui fut pris et repris 16 fois. Aujourd’hui, le seul bâtiment est une chapelle à l’emplacement exacte de l’église. Des légendes sont plantés aux emplacements où furent un café, une mairie, des exploitations agricoles, un chapelier, des vignerons...

DSC_9924 DSC_9928

DSC_9930 DSC_9932

Il ne reste rien, pas un mur, pas une cheminée, et pourtant ce villge de Fleury devant Douaumont est une ville avec son panneau "entrée" et "sortie" et aussi avec un maire.

Je continue ma route jusqu'au Fort de Douaumont. C’est une colline « difforme » où en dessous c’est comme un abri. Un refuge au milieu de l’enfer. Et au dessus, une vue panoramique. Des tourelles sont installées dessus telles des soucoupes mettaliques. Et toujours ce silence.

DSC_9952 DSC_9966

DSC_9974 DSC_9965

Je continue ma visite jusqu'au village détruit de Douaumont.

DSC_9943 DSC_9944

Détour sur un mémorial nommé "la tranchée des baïonnettes". C'est un souvenir du 10 juin 1916 où des soldats Français furent ensevelis vivants à la suite d'un violent bombardement. Seul la baïonnette de leurs fusils sortaient du sol. Ils sont toujours là, debout dans la terre.

DSC_9934 DSC_9936

Je me suis arrêté au bord d’une route. Un panneau annonce « Boyaux de Londres ». C’est un vestige du passé qui perdure dans le temps. C’est une artère de communication qui reliait le fort de Douaumont aux lignes de l'arrière. Cette tranchée est faite de poutres en béton armé et consolidées par des plaques de bétons.

DSC_9947 DSC_9949

Ma visite assez traumatisante dans l’univers de la Grande Guerre continue par l’ossuaire de Douaumont. C’est le mémorial le plus important de la première guerre mondiale. Cette vaste nécropole rassemble 130 000 corps de soldats tombés au champ d’honneur. Ils sont entreposés dans des sarcophages en granit. Ce bâtiment de 137 m de long possède une tour haute de 46m nommée la tour des morts. J’y monte. En haut des 204 marches, je distingue le cimetière National en contrebas et les 15 000 tombes de soldats morts pour la France. Je ne réalise pas. Je suis sans mots. Je suis choqué.

DSC_9976 DSC_9983

 

DSC_9977 DSC_9980

DSC_9989

Avant que la nuit ne tombe, je visite le Fort de Vaux. Il fait toujours froid. J’ai peur d’être malade à force de faire chaud/froid. Je me couvre d’avantage. A l’intérieur, c’est 10°C. Les Allemands ont pris le Fort le 7 juin 1916, malgré une défense qualifiée d’héroïque. Les Français le récupèreront cinq mois plus tard. Ils découvrent que des Allemands furent tués dans le fort à cause d’une explosion dans le magasin à munitions. L’intérieur est sommaire. Des hommes reposent à l’intérieur du Fort.

20131208_155808   DSC_9999

 

DSC_9993

DSC_0007
Autour du fort, toujours ces bosses, ces cratères d'obus que la terre n'a pas refermés.

Je redescends sur Verdun, j'emprunte la route que des milliers de soldats ont empruntés il y a des dizaines d'années.

Dernière nuit sur Verdun.

 

Le lendemain, il a gelé.

Ma voiture rouge a vêtue une couche de glace.

 

Je prends la route de Reims. Sur la route, je m'arrête au monument le "MORT HOMME". De furieux et violents combats se sont produits sur cette colline. Mais tout les assauts de l'armée Allemande furent repousées. Au dessous cette statue mélangeant la vie et la mort, une inscription :

"ILS N'ONT PAS PASSÉ"

DSC_0019 DSC_0021

 

 

 

 

 

 

 

D’autres cimetières militaires s’allongent sur ma route. Je m’y arrête à chaque fois.

Ici un cimetière militaire Américain

20131207_124433 20131207_124506

Un autre ci dessous à la sortie de Verdun

DSC_0012 DSC_0031

Je l’avais vu sur la carte, ce village était sur ma route. Le nom de « Varennes-en-Argonne » vous dit quelque chose ? Pourtant il figure dans les manuels de l’Histoire de France. Le 21 Juin 1791. Lui et sa famille voulaient se rendre à Montmédy. Mais Louis XVI, Marie-Antoinette et la famille royale furent arrêtés ici à Varennes. Tous étaient hébergés dans la maison de l’épicier « Sauce ». Cette maison fut détruite par la guerre 14-18. Rappelons que Louis XVI fut arrêté par Drouet à l’église. Il ne reste que la tour qui porte le nom de TOUR LOUIS XVI. C’était bien après qu’il ne perde la tête bien sur !

DSC_0037  DSC_0049

DSC_0050

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 DSC_0056

Dans le même village, c’est un monument grandiose (et donc Américain) dédié aux Américains Morts pour la France durant la guerre de 1914-1918.

Le soleil brille le ciel est bleu, je quitte la Lorraine pour rejoindre Reims.

Je ne sais combien de tombes j’ai vu durant ce weekend-là.

Trop forcément.

Une chose est sure, nous sommes là grâce à eux. Alors tout simplement…Merci.

Bien à vous,

David

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
LE TOUR DAVID
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 33 250
LE TOUR DAVID
Newsletter
Archives
Publicité